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Impôts locaux dans la métropole de Nice: pour Eric Ciotti, Christian Estrosi a "vidé les caisses"

Le député des Alpes-Maritimes et président des Républicains a dénoncé la décision de la métropole d'augmenter la taxe des ordures ménagères et la création d'un nouvel impôt.

Il est remonté. Invité ce jeudi sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur, le député des Alpes-Maritimes et président des Républicains, Eric Ciotti, a dit tout le mal qu'il pense de la politique fiscale de la métropole. Cette dernière, dirigée par Christian Estrosi, dont il est un farouche opposant, a annoncé mercredi la création d'un nouvel impôt et la hausse de la taxe des ordures ménagères.

La preuve pour Eric Ciotti de la mauvaise gestion financière de celui qui est également maire de Nice. "Les caisses, si elles doivent être remplies, c'est parce qu'elles sont vides. Et monsieur Estrosi les a vidées par une gestion de l'argent public qui est totalement inadaptée à une gestion, comme on dirait dans un autre cadre, de 'bon père de famille'", a fustigé le député.

L'illustration, en outre, d'une gestion "calamiteuse" dont la responsabilité est assumée par la population et les communes.

"On a, à la métropole, une politique, un peu, de 'cigale'. Aujourd'hui, l'hiver arrive et ce sont les contribuables qui doivent payer la facture des errements de la gestion de monsieur Estrosi", a affirmé Eric Ciotti.

Les communes "au pain sec et à l'eau"

Selon le député, "les programmes d'investissement sont limités" dans les communes de la métropole, en raison de la dette qu'affiche cette dernière. "Les maires ont été appelés depuis quelques jours, et on leur dit 'vos projets, on ne pourra pas les faire'. Tout ça est scandaleux", a assuré Eric Ciotti.

"Ça fait 14 ans pour la mairie de Nice et pour la métropole depuis le 1er janvier 2012, que monsieur Estrosi dépense sans compter. Parallèlement, les contribuables sont taxés et les communes, hors Nice, sont mises au pain sec et à l'eau."

La destruction d'Acropolis, un projet "démentiel"

Le député n'a pas non plus manqué de tacler l'action de Christian Estrosi en tant que maire de Nice, après avoir assuré que s'il était élu à la tête de la mairie, les impôts locaux ne seraient, "bien sûr", pas augmentés.

Opposé à la destruction d'Acropolis -qui selon lui a coûté à Nice la désignation de capitale européenne de la culture 2028- Eric Ciotti a dénoncé un projet coûteux et "démentiel".

"Aller dans ce sens et, en même temps, appeler au secours le contribuable, pressurer le contribuable au moment où il y a des problèmes de pouvoir d'achat. Alors que d'un côté, on dépense sans compter, de l'autre, on oblige, on prélève le contribuable niçois pour combler les trous que monsieur Estrosi a creusés. C'est totalement révoltant", s'est-il indigné.

Une nouvelle taxe et une hausse

La taxe d’enlèvement des ordures ménagères va passer de 8,46% à 10,46%. Une augmentation que la métropole justifie par l’inflation, la hausse généralisée des coûts de l'énergie et la nécessité de réaliser des travaux à l’usine d’incinération de l’Ariane.

Sur ce point, Philippe Pradal, conseiller métropolitain Nice Côte d'Azur, justifie au micro de BFM Nice Côte d'Azur la hausse de la taxe. "Nous privilégions le niveau de service par rapport à des économies qui sont de fausses économies", explique-t-il.

Destinée à la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi), une nouvelle taxe dont le montant s'élèvera à huit euros par habitant sera prélevée dès 2014.

Une telle taxe existe déjà non loin de là sur la Côte d'Azur, dans la Casa (communauté d’agglomération d’Antibes). Elle s'y élève à 16 euros par habitant, contre 17 euros dans le pays de Grasse, 10 euros dans les pays du Paillons et jusqu'à 20 euros pour les habitants de la Carf (riviera française).

Sarah Boumghar