"On a tous connu ça": contre le harcèlement scolaire, le Centre LGBTQIA+ Côte d'Azur appelle à un sursaut

"Les LGBT-phobies sont un des facteurs de persécution du harcèlement". Erwann Le Hô, coordinateur du centre LGBTQIA+ Côte d'Azur, revenait ce dimanche matin dans Azur Week-end sur les difficultés rencontrées par nombre de jeunes élèves, collégiens ou lycéens devant faire face à l'homophobie dans le milieu scolaire.

Ce dernier, également président de l'association Objectif Sida zéro, dénonce d'ailleurs sur notre antenne ne pas connaître de "personnes homosexuelles ou transgenres qui n'a pas eu de soucis à l'école" en raison de son orientation sexuelle, victimes "de persécution, de vol d'affaires, de terreurs dans les vestiaires des cours de sports".

"On a tous connu ça, moi j'ai connu ça et on est nombreux et nombreuses à le vivre encore aujourd'hui", regrette Erwann Le Hô sur BFM Nice Côte d'Azur.

Une prévention obligatoire, mais peu appliquée

Si les victimes de harcèlement ne le sont pas toutes en raison de leur orientation sexuelle, l'issue de ces discriminations est parfois dramatique comme le rappelle le tragique suicide de Lucas, 13 ans, le 7 janvier dernier dans les Vosges. Le coordinateur du centre LGBTQIA+ Côte d'Azur appelle à un sursaut face à l'homophobie qui touche même les plus jeunes.

L'ensemble des établissements scolaires sont sommés par ce dernier de mettre davantage en oeuvre les heures d'éducation sexuelle et de préventions pourtant prévues au sein de l'Éducation nationale.

"Il y a à peine 15-20% des élèves qui connaissent ces séances aujourd'hui, donc clairement l'objectif est d'engager la concrétisation de la loi", espère Erwann Le Hô.

"Au moins trois séances annuelles"

Pourtant l'Éducation nationale l'assure: "une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène."

"Elles contribuent à l'apprentissage du respect dû au corps humain et sensibilisent aux violences sexistes ou sexuelles", peut-on pourtant lire sur le site Légifrance du gouvernement.

Des séances, qui permettraient selon lui, notamment lors de l'adolescence, de "désamorcer beaucoup de situations de discrimination, de haine de consentement et de non-respect de l'autre dans sa diversité, mais aussi de connaissance en matière de santé".

Le centre LGBTQIA+ Côte d'Azur fait sa rentrée ce dimanche à Nice, avec au programme, prévention et écoute autour d'"un moment convivial".