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"Ils innovent, du coup on innove": BFMTV a suivi la CRS 8, l'unité spécialisée dans les violences urbaines

BFMTV a pu suivre le quotidien des officiers de cette unité spéciale mise en place par Gérald Darmanin pour répondre à des situations de troubles à l'ordre public.

Une ville qui reste sous haute tension. À la suite de la triple fusillade mortelle qui a coûté la vie à trois personnes et fait huit blessés à Marseille le week-end dernier, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le déploiement ce lundi de la CRS 8 dans la cité phocéenne.

BFMTV a pu suivre, en immersion, une équipe de cette unité de 200 hommes créée en 2021 par ce même ministre, dont la vocation est de répondre à des situations de troubles à l'ordre public, comme les violences urbaines.

Mission dangereuse

Dès leur arrivée à Marseille, les policiers de la CRS 8 sont mis à contribution. Dans le 3e arrondissement, en plein cœur de la cité Félix Pyat, ils fouillent les cages d'escalier à la recherche de produits stupéfiants. Débarqués de Paris le matin même, les officiers doivent rapidement se mettre au diapason de la situation marseillaise.

"On arrive, on découvre, même si moi je suis déjà venu ici il y a quelques années mais c’est évolutif. C’est pour ça que c’est important de travailler avec les effectifs locaux dans la coordination", explique l'un d'entre eux à BFMTV.

Localement, la situation reste extrêmement tendue, et les règlements de compte se multiplient. Dans les rues du 3e arrondissement marseillais, un policier détaille à notre caméra la dangerosité de la mission.

"Il faut savoir que cet axe-là, depuis quinze jours, fait l’objet de tirs, de fusillades, il y a des personnes qui ont été blessées ici. On a des voitures qui sont venues faire ce qu’on appelle dans le jargon marseillais des ‘Fantasia’, des tirs en l’air pour impressionner le réseau en place", dit-il.

"On innove aussi"

Quelques minutes plus tard, les membres de la CRS 8 sont appelés à intervenir dans la cité Bassens, dans le 15e arrondissement de la ville. Là, les policiers locaux procèdent à un contrôle.

"Ils sont en train de contrôler des jeunes avec des produits stupéfiants. Ils font leurs investigations, nous on assure la sécurité pendant les investigations", détaille un CRS.

Dans la cité de la Paternelle, où le corps sans vie d'un homme de 20 ans a été retrouvé la semaine passée, les policiers sont de nouveau à la recherche de produits stupéfiants, mais aussi de potentielles armes utilisées par les trafiquants.

"On a des cachettes qui reviennent régulièrement mais ils innovent, du coup on innove aussi", explique un membre de l'unité.

Du côté des Marseillais, ce renfort est accueilli de manière mitigée. Si un habitant assure que "l'armée" doit intervenir pour faire revenir l'ordre, d'autres estiment que l'arrivée des CRS 8 n'est qu'un coup de communication. "Quand j’entends qu’il y a la police, je suis contente. Mais ils viennent une fois, deux fois, et après on ne les voit pas pendant un mois", conclut une habitante à BFMTV.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV