Harcèlement scolaire: d'anciennes victimes témoignent de leur histoire dans une pièce de théâtre

Le 09/11/2023 à 11:40

Affiche de la pièce de théâtre "J'avais 13 ans", produite par le collectif Marilù Collectif. - Marilù Collectif

À l'occasion de la journée internationale de lutte contre le harcèlement scolaire, quatre jeunes, anciennes victimes de harcèlement, montent sur scène dans "J'avais 13 ans". Cette pièce, produite par le collectif de théâtre Marilù Collectif, sera jouée vendredi soir à Dieppe.

Élodie, Flavian, Louis et Naëva. Ces quatre jeunes comédiens, anciennes victimes de harcèlement scolaire, ont décidé de prendre la parole et de monter sur scène pour partager leur histoire. Âgés aujourd’hui d'une vingtaine d'années, ils s'expriment dans une pièce intitulée "J'avais 13 ans".

Ils ont parfois été déscolarisés ou mis sous traitement, indique le collectif d'artistes rouennais, mais souhaitent briser le tabou, "dans l’espoir que ce qu’ils ont vécu ne se reproduise plus".

"Ils décident de porter leurs témoignages sur scène dans une démarche à la fois préventive et cathartique: retraverser leur passé pour tenter de comprendre et enfin s’autoriser à rêver", décrit Marilu Collectif sur Facebook.

Créé en 2018, Marilù Collectif est un collectif d’artistes rouennais qui souhaite donner la parole. En travaillant à partir de témoignages, il cherche à transmettre une "intimité brute que l’on garde généralement pour soi", à travers le théâtre.

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"Que les jeunes se réapproprient ces témoignages"

Selon France Bleu, c’est à l’issue de plusieurs rencontres avec des jeunes de la mission locale de Dieppe (Seine-Maritime), que le projet a vu le jour. Tour à tour, d’anciennes victimes de harcèlement scolaire témoignent des violences qu’elles ont subies au collège et des douloureux souvenirs qui subsistent.

"J’ai enregistré les jeunes, qui m’ont livré leur témoignage. J’ai retranscrit ce qu’ils m’ont dit, l’objectif étant qu’ensuite ils se réapproprient ces témoignages dans le spectacle, explique Margot Tramontana, metteuse en scène et directrice artistique de la pièce, à Actu.fr.

Dans le teaser de la pièce de théâtre, publié le 27 octobre, Élodie, Flavian, Louis et Naëva partagent, face caméra, un premier témoignage de ces années de calvaire, marquées notamment par la solitude, selon Louis.

"Aujourd’hui, forcément, c’est quelque chose auquel je pense encore, ça laisse des traces", témoigne Naëva.

"De simples 'jeux d’enfants' [qui] ont pu virer au cauchemar", explique Marilù Collectif, et dont il faut "déjouer la mécanique cruelle du groupe". À l'époque, Élodie confie également avoir voulu en finir. "Mais, ils n’ont pas réussi à me détruire puisque aujourd’hui, je vais monter sur scène pour raconter mon histoire", déclare-t-elle.

"Extérioriser la souffrance"

Pour Margot Tramontana, la question du harcèlement scolaire demeure un sujet crucial.

"C'est d'autant plus important que le harcèlement existe partout, dans les universités, les entreprises...", explique la metteuse en scène à France Bleu.

Permettre à ces anciennes victimes de harcèlement scolaire de se produire sur scène pour parler de ce qu'ils ont traversé, tout en jouant leur propre rôle, est un moyen, pour le collectif, "d'extérioriser la souffrance trop longtemps tue".

À l’occasion de la la journée internationale de lutte contre le harcèlement scolaire, ce jeudi 9 novembre, le gouvernement souhaite sonder les élèves. Des questionnaires anonymes ont été remis aux classes de CE2 à la Terminale, afin d’évaluer s'ils sont susceptibles d'être victimes de harcèlement scolaire.