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Pas d'ami, peur d'aller dans la cour de récré... Ces chiffres alarmants sur le harcèlement scolaire

L'Éducation nationale tire, ce lundi 12 février, les premières grandes leçons de son questionnaire sur le harcèlement scolaire. Environ 20% des écoliers ont eu peur d'aller en cours durant leur scolarité.

Isolés, anxieux, harcelés... Pour certains écoliers, collégiens ou lycéen, l'école relève du calvaire. Grâce aux données extraites d'un échantillon représentatif de 17.000 questionnaires sur le harcèlement scolaire, le ministère de l'Éducation peut jauger l'ampleur du mal-être scolaire. Des résultats partagés, ce lundi 12 février.

Dans ce questionnaire administré du CE2 à la terminale, il est révélé que plus d'un élève par classe est victime de harcèlement scolaire. Mais d'autres leçons sont aussi à tirer.

"À tous les niveaux de la scolarité, environ 5% des élèves déclarent ne pas avoir d’ami(e) dans leur école ou établissement scolaire (5% des écoliers, 4% des collégiens et 5 % des lycéens)", révèle la note du ministère.

En ramenant cette statistique aux 7,5 millions d'élèves potentiellement concernés, 375.000 écoliers, collégiens ou lycéens seraient dans cette situation.

11% des écoliers ont "parfois peur" d'aller en récréation

Sans qu'il ne soit possible de dire si ces deux données sont liées, l'enquête du ministère de l'Éducation permet d'apprendre que la cour de récréation est, elle aussi, un lieu d'inquiétudes.

Le document souligne que la "peur d'aller en récréation ou en classe à cause d'un ou plusieurs élèves" concerne "très souvent" jusqu'à 5% des sondés. Ils sont majoritairement les plus jeunes, ce taux ayant tendance à diminuer pour atteindre 1% au lycée.

Au maximum, 11% des écoliers (CE2-CM2) ont "parfois (...) peur d'aller en récréation ou en pause à cause d'un ou plusieurs élèves".

Mais que se passe-t-il dans la cour de récré? Des violences psychologiques et/ou physiques sont rapportées:

"Il s’agit du fait qu’un ou plusieurs élèves racontent 'souvent' ou 'très souvent' des choses fausses ou méchantes sur elle ou lui. Ensuite (...) le fait qu’un ou plusieurs élèves lui aient fait mal exprès, qu’il se soit bagarré, qu’on lui ait donné un surnom méchant. Ces trois atteintes touchent chacune 12 % des élèves".

Il faut d'ailleurs noter une distinction propre au sexe. Les garçons sont davantage victimes de violences physiques (bagarres) que les filles, elles plus ciblées par des attaques psychologiques.

"Les élèves ne doivent pas venir la peur au ventre"

Face à ce constat d'un mal-être de milliers d'enfants et adolescents scolarisés, la réponse politique se prépare. Nicole Belloubet, la nouvelle ministre de l'Éducation, a dévoilé ce lundi 12 février à Reims une batterie de mesures.

"La première condition de la réussite scolaire, c'est la sérénité. Les élèves ne doivent pas venir la peur au ventre mais le sourire aux lèvres à l'école", a lancé la nouvelle patronne de l'Éducation nationale.

Instructions aux rectorats, "brigades" dans chaque académie, meilleure rémunération des infirmières scolaires... Des mesures complémentaires au plan lancé par Gabriel Attal ont été promises par l'ancienne rectrice de Toulouse.

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Tom Kerkour