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Nice: des analyses pour déterminer l'origine des odeurs suspectes relevées dans plusieurs quartiers

Quatre points d'analyse doivent permettre de déterminer l'éventuelle présence de polluants qui pourraient être à l'origine de ces odeurs.

Des odeurs suspectes, dont l'origine reste encore à déterminer. L'observatoire en charge de la qualité de l'air AtmoSud a lancé ce mardi 13 février des mesures pour déterminer l'origine des odeurs qui dérangent fortement les habitants de plusieurs quartiers à l'est de Nice depuis une semaine.

Car si les odeurs nauséabondes remarquées la semaine dernière ont semblé s'atténuer durant le week-end, elles ont repris de plus belle ce lundi 12 février. 77 signalements ont été effectués, rapporte AtmoSud sur son site.

"J'ai été réveillée ce matin (lundi) à 5h30 par une odeur d'œuf pourri, de pneu brûlé, comme une odeur de soufre", raconte Magali, habitante du quartier Saint-Roch, sur BFM Nice Côte d'Azur. "J'ai eu les yeux qui ont pleuré, j'ai eu des problèmes respiratoires, j'ai été malade jusqu'à 10h30 du matin."

Des symptômes liés aux odeurs

Comme Magali, un tiers des plaignants ont signalé des nuisances olfactives semblables à une odeur d'œuf pourri, de soufre ou de gaz, indique AtmoSud. Un autre tiers des signalements rapporte une odeur de brûlé, et un dernier tiers une odeur d'essence ou d'hydrocarbure.

Alors que certains habitants mettaient la semaine dernière en cause la responsabilité de l'usine énergétique de l'Ariane (Arianeo), la ville a toutefois assuré dans un communiqué qu'elle n'en était pas à l'origine.

La préfecture des Alpes-Maritimes indique également ce mardi qu'un contrôle a été effectué sur le site SECA de La Trinité. "À ce stade, il ne peut être établi de lien de causalité entre les nombreux signalements réalisés et l'activité de cette entreprise", précise la préfecture.

Elle ajoute qu'aucun afflux particulier n'a été remarqué dans les services d'urgence de santé depuis le début des signalements, se voulant rassurante sur les potentiels effets de ces odeurs sur la santé. Néanmoins, AtmoSud rapporte que la moitié des signalements effectués la semaine dernière s'accompagnaient de symptômes de type maux de tête, irritations des yeux et du nez, et des difficultés respiratoires.

Quatre points d'analyses

AtmoSud a mis en place quatre points d'étude, dans les quartiers Libération, Cimiez, Rimiez et à proximité de l'hôpital Pasteur. "Et un point témoin à L'Escarène, qui n'a pas du tout été touchée", explique sur BFM Nice Côte d'Azur Maithé Rosier, chargée d'action territoriale Alpes-Maritimes chez AtmoSud.

Ces mesures doivent permettre d'identifier d'éventuels polluants, notamment du sulfure d'hydrogène (qui serait à l'origine de cette odeur "d'œuf pourri"), mais aussi des composants organiques volatiles et des particules fines. Les résultats des relevés effectués ce mardi devraient être connus d'ici une semaine.

Se basant sur la direction du vent relevée à Nice depuis le début du phénomène, associée à l'heure de la majorité des signalements concernant les odeurs, AtmoSud a d'ores et déjà pu déterminer que la source de ces nuisances se trouverait dans un secteur au nord-est de Nice.

Mais les investigations se poursuivent pour déterminer l'origine exacte de ces odeurs. De son côté, l'association de défense de l'environnement Terre Bleue a annoncé avoir saisi la justice pour atteinte à l'environnement et à la santé publique.

Laurène Rocheteau