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Caresses, fouilles répétées: un surveillant de lycée suspendu après des accusations de harcèlement sexuel à Vincennes

Salle de classe au lycée (illustration)

Salle de classe au lycée (illustration) - AFP

Selon Actu Paris, dix femmes, lycéennes ou étudiantes, dénoncent depuis le mois d’avril 2023, dans des récits signés ou anonymes, des cas de violences sexuelles dont elles auraient été victimes ou témoins.

Un surveillant du lycée privé Claude-Nicolas Ledoux - EBTP de Vincennes, accusé de harcèlement sexuel et d’attouchements par plusieurs étudiantes a été mis à pied, révèle nos confrères d’Actu Paris.

Regards, caresses, "remarques furtives"

Selon le site d’informations, dix femmes, lycéennes ou étudiantes, dénoncent depuis le mois d’avril 2023, dans des récits signés ou anonymes, des cas de violences sexuelles dont elles auraient été victimes ou témoins. Toutes accusent le même homme: un surveillant d’une quarantaine d’années chargé de l’accueil des élèves, de leurs retards et de leurs sanctions, précise Actu Paris.

Ces témoignages, consultés par nos confrères, rapportent des caresses non consenties sur les cuisses, le dos, la nuque, les épaules, de fouilles répétées, et parfois des bisous sur la joue ou la tempe. Les élèves mentionnent aussi des regards "qui mettent mal à l’aise" et des "remarques furtives".

"Lorsque le lycée nous a fourni des tablettes lors du confinement, il a suggéré à ma copine et à moi de faire des appels visio pour, je cite : ‘Pas du porno, juste un apéro'", rapporte une autre élève.

Le surveillant aurait également fait des réflexions sur le physique et les fréquentations des jeunes adolescentes."Il m’interdit de fréquenter [un] garçon, car, d’après lui, ‘il voudra juste te niquer et te dégager, tu crois que si j’avais ton âge, j’aurais pas essayé non plus’, avec une caresse sur l’épaule en disant ‘C’est pour toi que je dis ça ma choupette", écrit une étudiante dans un récit consulté par Actu Paris.

Elles se confient à leur professeure

Les jeunes victimes se sont confiées à leur professeure de philosophie lors d’un cours sur le harcèlement. "En tant qu’enseignante, il était de mon devoir de veiller au bien-être de mes élèves”, précise l'enseignante à Actu Paris. Celle qui explique avoir encouragé ses élèves à parler ou à déposer plainte, affirme depuis être la cible "d’une cabale".

L’enseignante explique avoir alerté la direction dès les premiers signalements. "On m’a dit que c’était de l’affection mal placée", indique-t-elle à nos confrères. Depuis, la professeure de philosophie affirme se sentir isolée et harcelée par certaines personnes au sein de l’établissement privé. "Il y a eu une pétition qui a circulé contre moi de la part du corps enseignant, rapporte-t-elle à Actu Paris. Des élèves ont été poussés à témoigner contre moi."

La professeur explique s'être tournée vers le rectorat et le ministre de l’Education. "Je n’ai pas manqué de transmettre votre correspondance à madame la rectrice de l’académie de Créteil”, a répondu le chef du bureau des cabinets dans un mail consulté par Actu Paris.

Des tags incriminent le CPE

Huit mois plus tard, en novembre 2023, des tags incriminant le surveillant, le CPE et l’administration fleurissent sur plusieurs bâtiments du lycée privé. Le directeur général, Michel Oudin, reçoit les jeunes filles qui s’étaient confiées à leur professeur.

Contacté par Actu Paris, le directeur général du lycée privé de Vincennes confirme avoir audité les témoignages de "trois ou quatre filles". "Il y a eu certainement une faute”, reconnaît-il auprès de nos confrères. Il estime que les agissements du suspect sont "peut-être de l’affection mal placée". Il admet toutefois "qu’il y a eu des gestes mal placés", “au moins un bisou”.

Le directeur général annonce que le surveillant a été "immédiatement suspendu". Sa réintégration au sein de l’établissement n’est pas encore tranchée.

C.L.