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"Cela s’est joué à quelques secondes": victime de harcèlement scolaire, un collégien témoigne après sa tentative de suicide

L'adolescente a fait sa rentrée scolaire en troisième dans le même collège de Vendin-le-Vieil.

L'adolescente a fait sa rentrée scolaire en troisième dans le même collège de Vendin-le-Vieil. - BFMTV

Un collégien de 14 ans a tenté de mettre fin à ses jours, dans sa chambre à Othis, le 17 novembre dernier. Il a été sauvé par sa sœur. La gendarmerie de Seine-et-Marne a ouvert une enquête.

Un adolescent de 14 ans a tenté de mettre fin à ses jours le 17 novembre dernier dans le domicile familial à Othis (Seine-et-Marne). Il a été sauvé de justesse par sa grande sœur, entendant des "bruits sourds" provenant de sa chambre, rapporte Le Parisien.

Le jeune homme explique son geste par le harcèlement scolaire dont il est victime au collège Jean-Jacques Rousseau à Othis où il est scolarisé en classe de troisième. Une cellule psychologique a été mise en place depuis le 21 novembre au sein de l'établissement.

Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Seine-et-Marne, indiquent nos confrères.

Comment le gouvernement compte-t-il mettre fin au harcèlement scolaire ?
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Harcelé par un groupe de cinq adolescents

Selon Le Parisien, le garçon a été retrouvé par sa sœur, convulsant au bout d'une corde. Il s'est arrêté de respirer quelques secondes. "À quelques secondes près, je perdais mon fils", souffle son père à nos confrères.

L'adolescent, explique, avoir "craqué" à cause d'un groupe de cinq garçons en classe de quatrième qui se moquent de lui à la cantine, dans le bus ou encore dans la cour de récréation.

"Ils me répètent 'tu ne sers à rien'. Ils injurient devant moi ma sœur de 17 ans", explique-t-il au Parisien. "Ses harceleurs disent 'regarde cette salope. Regarde ses seins. Marche plus vite que ça rebondisse'", complète sa mère.

"Le collège n'avait rien fait pour lui"

L'adolescent a déjà été victime de harcèlement lorsqu'il se trouvait en sixième et cinquième. Il se faisait notamment insulter de "PD", explique Le Parisien. Des faits dont avaient connaissance ses parents, qui pensaient que c'était désormais terminé.

"Ce n’est qu’après sa tentative qu’il a dit que cela n’avait jamais cessé et que le collège n’avait rien fait pour lui", déplore sa mère. Un changement de classe avait notamment été demandé lorsqu'il se trouvait en quatrième mais "cela a été refusé".

"Son geste lui paraissait la seule solution pour arrêter le harcèlement", poursuit-elle.

Le rectorat de Créteil a confirmé à nos confrères l'existence d'une "situation de conflit" en classe de cinquième et qu'un "suivi psychologique avait été mis en place pour mal-être", qui a été arrêté sur décision de l'adolescent.

Des sanctions attendues par ses parents

Quelques jours avant sa tentative, l'adolescent avait participé à la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école. "Mon fils a confié à la pédiatre qu’il a prémédité sa tentative depuis (...) Car selon lui, il y a beaucoup de discours mais rien n’est fait", se désole sa mère au Parisien. Ses parents attendent désormais des sanctions.

L'adolescent, touché aux cervicales et souffrant de brûlures au niveau du cou, est toujours hospitalisé à Meaux.

Un numéro contre le harcèlement scolaire: 3018

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3018, le numéro national de référence. Il est gratuit, anonyme et confidentiel, disponible 7j/7, de 9 heures à 23 heures.

Juliette Vignaud