"Un contre-pied": coup d'envoi réussi pour la 139e édition du Carnaval de Nice sur le thème de la pop culture

Le carnaval de Nice a débuté ce samedi 17 février par un grand défilé d'ouverture réunissant autour du Roi et de la Reine quelques-uns des chars des corsos, ainsi que des batailles de fleurs, pour une édition placée sous le signe du rajeunissement.

Après avoir déambulé sous un soleil quasi-estival et devant des tribunes bien garnies, ces chars devaient reprendre du service, cette fois au complet, dans la soirée pour le premier corso illuminé de la quinzaine. Le carnaval se terminera le 2 mars par l'incinération en mer d'une réplique en bois de Sa Majesté le Roi.

"Faire un contre-pied" aux JO

Le thème choisi pour ce 139e carnaval de Nice, celui de la "pop culture", participe à l''opération de rajeunisssement de l'événement. Y figurent notamment une Reine aux airs de Marilyn Monroe dans "Sept ans de réflexion" et la fameuse scène de la bouche d'aération soulevant la robe de l'actrice ou encore le Roi incarné par Luke Skywalker, l'un des personnages de la saga "Star Wars".

"Sur une année où on parle beaucoup de sport avec les Jeux Olympiques, c'est un peu l'insolence du carnaval de Nice que de faire un contre-pied, on a choisi de fêter la pop culture, c'est-à-dire la culture populaire, accessible à tous et c'est exactement l'ADN du carnaval, c'est un partage, c'est fédérateur et intergénérationnel", se réjouit Caroline Constantin, la directrice du carnaval, au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Cette année, l'organisation a décidé de travailler "avec du live, avec des dj" et se veut plus inclusive.

"On propose à des personnes non-voyantes ou malvoyantes une audiodescription des corso en live avec une interprète qui nous fera ça dans une cabine les mardi et mercredi 20 et 21 février", continue la directrice.

Une K-pop Night et un char dessiné par Cyprien

Le carnaval se concrétisera avec plusieurs nouveautés, comme une K-Pop Night le 1er mars autour de la variété coréenne, l'ajout d'une tribune sur la promenade des Anglais où l'ambiance, promet la directrice, sera encore "plus festive", ou la participation d'influenceurs tels que Cyprien à la création des chars.

"Le dessin c'est ma passion donc quand on a imaginé un peu ce dispositif de pouvoir dessiner, faire le design, d'un char ça m'a tout de suite plu", explique le youtubeur et dessinateur niçois Cyprien au micro de BFM Nice Côte d'Azur. "Pendant des heures et des heures j'ai fait mon petit croquis et le résultat en volume est, je trouve, assez bluffant".

Pour ce premier char, le youtubeur a décidé de mélanger l'univers des bandes dessinées franco-belge et les mangas.

"Tous les personnages dessus sont une fusion entre deux personnages sur les deux continents, comme le Marsupilami et Pikachu".

Plus de 30 millions d'euros de retombées économiques

Alors que la municipalité, qui organise en régie directe cette manifestation depuis 2019, annonçait début février un taux de réservation en hausse de 15% par rapport à l'an dernier, la jauge du carnaval est passée dans le même temps de 18.000 à 22.000 places.

L'an dernier, la billetterie avait rapporté à la ville 2,5 millions d'euros, auxquels il faut ajouter 300.000 euros de partenariats avec des entreprises, pour un budget de sept millions d'euros et, selon la mairie, des retombées économiques supérieures à 30 millions d'euros. Les tarifs des places vont de sept à 28 euros.

Cette année 200.000 spectateurs sont attendus dans les rues de la ville pour ce carnaval, l'un des plus célèbres au monde avec ceux de Rio et de Venise.

Après la crise sanitaire du Covid-19 qui avait écourté l'édition 2020, empêché celle de 2021 et réduit la jauge de celle de 2022, le carnaval de Nice était revenu à une capacité normale l'an dernier, pour ses 150 ans. Créé en 1873, il n'avait également pas pu se tenir lors des deux guerres mondiales ainsi qu'en 1991 lors de la guerre en Irak.